Les chiffres de référence sur les violences faites aux femmes

Présentation

Pour agir contre les violences sexistes et sexuelles et évaluer l’efficacité des réponses données, il est nécessaire d’avoir une connaissance précise de leur ampleur et de leur nature.

C’est le rôle de l'Observatoire national des violences faites aux femmes qui travaille à harmoniser et diffuser les données existantes sur les violences sexistes et sexuelles.

L'Observatoire national des violences faites aux femmes

La Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) s'est vue confier, par son décret de création du 3 janvier 2013, la fonction d'Observatoire national des violences faites aux femmes, dont il a défini les actions.

La Miprof est ainsi chargée de « rassembler, analyser et diffuser les informations et données relatives aux violences faites aux femmes » et de « contribue[r] à la réalisation d'études et de travaux de recherche et d'évaluation dans le domaine de la protection des femmes victimes de violences ».

L’Observatoire national des violences faites aux femmes travaille au développement et à la diffusion au niveau national d'une connaissance quantitative et qualitative harmonisée des phénomènes de violence envers les femmes, de leur fréquence, de leurs caractéristiques, des besoins des victimes et des réponses qui y sont apportées. La Miprof a un rôle d’interface entre, d'une part les acteur.rice.s qui collectent et exploitent les données et, d'autre part, la demande politique et sociale de connaissance sur les violences faites aux femmes. Trois principales exigences guident son travail : la qualité statistique des données, leur harmonisation au niveau national et la pertinence des enseignements qui en sont tirés.

Dans le cadre de sa mission d’Observatoire national des violences faites aux femmes, la Miprof : 

  • adresse aux institutions productrices de données des demandes d’exploitation, 
  • favorise et contribue à la réalisation d’études et de travaux de recherche, 
  • diffuse les résultats au niveau national.

La réalisation de cette mission nécessite l’animation d’un partenariat étroit avec les acteur.rice.s qui collectent, produisent et diffusent des données, à savoir : 

  • les services statistiques des ministères concernés qui collectent des données administratives sur l’activité des services de l’Etat en matière de lutte contre les violences faites aux femmes,
  • les instituts qui réalisent des enquêtes de victimation en population générale tels que l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) ou l’Institut National des Etudes Démographiques (INED), 
  • les associations qui accompagnent les femmes victimes de violences et collectent des données sur leur activité, comme la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) ou le Collectif féministe contre le viol (CFCV),
  • les institutions nationales qui exploitent et diffusent des données sur les violences faites aux femmes : le Service des Droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes (SDFE), le Secrétariat d'Etat chargé de l'enfance, la Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (Dihal), la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), etc.,
  • les autres acteur.rice.s produisant des données sur les violences faites aux femmes (collectivités territoriales, chercheurs, chercheuses, professionnelles et professionnels, etc.).

Ce partenariat est notamment mis en œuvre dans le cadre d’un groupe de travail dédié aux statistiques relatives aux violences faites aux femmes piloté par la Miprof. 

L’Observatoire national favorise également la diffusion des bonnes pratiques en matière de repérage et de prise en charge des femmes victimes de violences. Parmi ces bonnes pratiques, le travail de la Miprof se concentre particulièrement sur l’accompagnement à la création et à l’animation des Observatoires territoriaux des violences faites aux femmes.

Les principaux chiffres sur les violences faites aux femmes en 2024

Les violences au sein du couple

En 2024, les forces de sécurité intérieure ont enregistré :

  • 107 victimes de féminicides,
  • 270 victimes de tentatives de féminicides,
  • 906 femmes victimes de (tentatives de) suicides suite au harcèlement par (ex-)conjoint.

Au total, 1 283 femmes ont été victimes de (tentatives de) féminicides au sein du couple, directs ou indirects en 2024.

Source : base des victimes de crimes et délits, SSMSI et Délégation aux victimes (DAV), ministère de l’Intérieur

 

Le nombre de femmes âgées de 18 ans et plus qui, en 2023, ont été victimes de violences physiques, verbales ou psychologiques et/ou sexuelles au sein du couple, est estimé à 376 000 femmes.

L'agresseur est le mari, le concubin, le pacsé, le petit-ami, ancien ou actuel, cohabitant ou non.

Parmi ces femmes victimes, 19 % ont déclaré avoir déposé une plainte en gendarmerie ou en commissariat de police suite à ces violences.

Cette estimation est issue des résultats de l'enquête de victimation "Vécu et ressenti en matière de sécurité" du SSMSI, réalisée en 2024. Il s’agit d’une estimation minimale. En effet, l’enquête n’interrogeant que les personnes vivant en logement ordinaire, elle ne permet pas d’enregistrer les violences subies par les personnes vivant en collectivité (foyers, centres d’hébergement, prisons, etc.) ou sans domicile fixe. De plus, seules les personnes vivant en France hexagonale, en Martinique, en Guadeloupe et à La Réunion sont inclues dans les résultats de cette enquête.
Les résultats portent sur la victimation déclarée pour l'année 2023.

Champ : Femmes âgées de 18 ans vivant en logement ordinaire en France hexagonale, en Martinique, en Guadeloupe et à La Réunion.
Source : Enquête « Vécu et ressenti en matière de sécurité » 2024 - SSMSI. 

 

Les violences sexuelles

Le nombre de femmes âgées de 18 ans et plus qui, en 2023, ont été victimes de viols, tentatives de viol et/ou agressions sexuelles est estimé à 277 000 femmes. De la même manière que pour les chiffres des violences au sein du couple présentés ci-dessus, il s'agit d'une estimation minimale.

Parmi l'ensemble des victimes, femmes et hommes :

  • 54 % déclarent que ces agressions ont été perpétrées par une personne connue de la victime,
  • 25 % déclarent que le (ex-)partenaire était l’auteur des faits.

Suite aux viols, tentatives de viol et/ou agressions sexuelles qu’elles ont subi, seules 7 % des femmes victimes déclarent avoir porté plainte.

Cette estimation est issue des résultats de l'enquête de victimation "Vécu et ressenti en matière de sécurité" du SSMSI, réalisée en 2024. Il s’agit d’une estimation minimale. En effet, l’enquête n’interrogeant que les personnes vivant en logement ordinaire, elle ne permet pas d’enregistrer les violences subies par les personnes vivant en collectivité (foyers, centres d’hébergement, prisons, etc.) ou sans domicile fixe. De plus, seules les personnes vivant en France hexagonale, en Martinique, en Guadeloupe et à La Réunion sont inclues dans les résultats de cette enquête.
Les résultats portent sur la victimation déclarée pour l'année 2023.

Champ : Femmes âgées de 18 ans vivant en logement ordinaire en France hexagonale, en Martinique, en Guadeloupe et à La Réunion.
Source : Enquête « Vécu et ressenti en matière de sécurité » 2024 - SSMSI. 

 

Les mutilations sexuelles

On estime qu'au début des années 2010, la France comptait environ 125 000 femmes adultes ayant subi des mutilations sexuelles

Source : Lesclingand M, Andro A, Lombart T. Estimation du nombre de femmes adultes ayant subi une mutilation génitale féminine vivant en France. Bull Epidémiol Hebd. 2019;(21):392-9.